MENTION D’EXCELLENCE 2013 attribuée à l’unanimité par le juryDE LA SOCIÉTÉ DES ÉCRIVAINS FRANCOPHONES D’AMÉRIQUE Pour le livre de poésieDÉCOUDRE LE DÉSASTRE suivi de L’ÎLE ANAPHORE
Une œuvre de haut savoir, puisantdans les méandres du plus pur français comme du vocabulaire presquescientifique, si juste, si précis que nous sommes confrontés aux racines mêmede la langue, un défi malarméen à déchiffrer le merveilleux du grave, leplaisir du mourir. Une poésie en prose qui nous aide à nous perdre dansl’inconnu, des îles parfois, un surréalisme débridé, une fête toute enréférence au rêve, au risible, à l’indignation, incrusté dans un vécukaléidoscopique, éclaté. Une œuvre d’une densité réjouissante, une grandepoésie qui tisse le lien du sud au nord et donne à vivre.
Gaétan Dostie, Montréal, 23 novembre 2013
PRIX DU LIVRE INSULAIRE OUESSANT Catégorie poésie POÈME DU DÉCOURS
APPRÉCIATION DUJURY
Robert BERROUËT-ORIOL est un poète haïtien déjà auteur deplusieurs recueils.
Il nous a produit ici une poésie très originale. Par le sujetuniversel qui met en avant la devise de Julia Kristeva : « Je vis avec dedésir de sortir de moi ( …). » Sortir de l’île en chacun de nous donc. Toutcela dans une tonalité pudique, délicate mais lourde de sens. Il découvre queles mots ont une mission : nous réapprendre à vivre.
Une poésie originale par la forme aussi. Des paragraphes libresqui juxtaposent les mots sans aucun signe de ponctuation. Cette absence deponctuation ouvre justement la lecture : tout est dans la sonorité et lerythme, que chaque lecteur veut imprimer à chaque paragraphe chargé d’images.Ce lecteur a alors l’impression d’avoir acquis la liberté qui corrige safragilité d’île.
Un petit passage pour le plaisir de la lecture à voix haute :
« L’amphore posée à l’invite des lèvres j’ai mis la table auxcouleurs des cinq saisons de l’Age selon la tradition d’Edmond l’aïeul y puisergisements nouveaux sous l’oeil étonné de mes cicatrices est affaire de présages ou devanité dis-tu puisque marcher à l’aube parallèle de mes artères brûlant icônesde ma nuit (…) je risque enfin de faire décompte de mes lampes en aller simple versmoi-même » (p. 60).
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