Kit électoral ou trousse électorale ?
Questions de terminologie
Le « kit électoral » a-t-il une identité linguistique en Haïti ?
Par Robert Berrouët-Oriol
Montréal, le 28 juin 2015
« Sur la page Facebook du PNUD dans un poste[sic] daté du mardi 23 juin 2015 onpeut lire ceci : « Le Conseil électoral provisoire (CEP) a reçu ce matin àl’Aéroport Toussaint Louverture, la première cargaison de matériels nonsensibles. 4 865 kits électorauxet les 1 800 kits de formation(urnes, isoloirs, encre indélébiles, sacs transparents, lampes…) pour laréalisation des élections législatives du 9 août 2015 avec l’appui des NationsUnies et du PNUD en particulier » (Achat des matériels électoraux : leCEP mis à l’écart», LeNouvelliste, 24 juin 2015).
S’il est aiséde comprendre que l’article du Nouvellisteentend renseigner les lecteurs quant à son objet, il ne me paraît pas évidentque l’emploi du mot « kit »–dans les syntagmes (les termes complexes comprenant plus d’un mot) « 4 865 kits électoraux » et « 1 800 kitsde formation »–,soitvéritablement éclairant sous la loupe d’un locuteur bilingue créole-français. L’auteurde l’article a-t-il cédé comme c’est courant en France à une mode langagièremimétique, pour faire « chic », ou s’agit-il d’un emprunt « pardéfaut » qui pollue paresseusement, d’un inutile doublon, le vocabulairede la presse ?
Le Laroussea consigné le terme « kit » en entrée du dictionnaire dès qu’il atrouvé des attestations écrites de son existence (le CNRTL de France situe la première attestation de ce terme en 1958). LeLarousse note l’apparition du termeau sens où il en atteste un usage par le relevé de ses occurrences, sans luiattribuer aucune mention terminologique du type « termedéconseillé », « usage critiqué », « mot anglais », « anglicisme »ou « forme fautive » avec renvoi au terme recommandé et aux contextesd’utilisation du terme préféré à privilégier, si ce terme existe déjà dans lalangue courante. Il y a lieu ici de le signaler, un dictionnaire général de lalangue se veut descriptif plutôt que prescriptif : il décrit un état delangue à une époque donnée. Mais le simple fait que tel terme figure dans undictionnaire de la langue courante ne signifie pas que son emploi soitrecommandé ou que le terme a été normalisé par une commission de terminologie. Ainsi,le site Arrêt sur les mots, dans sontexte « Le petit Larousse 2010 fait la part belle auxanglicismes…», note qu’Il semblerait que cette année la part belle soit offerteaux anglicismes et autres néologismes. S’il est difficile d’avoir une visionglobale des cent cinquante nouveaux mots, nous pouvons noter l’apparition de geek, peer-to-peer, surbooké, black-lister, peopolisation, buzz, low-cost,clubbeur ou encore slim etelearning. Du point de vue desnéologismes, on peut remarquer l’entrée dans le dictionnaire – lalexicalisation [sic]– du terme adulescent, mobinaute,décroissance ou décohabiter ».
À l’aune de l’étonnement, il esttentant de construire une phrase à l’aide de certains mots élus par lepetit Larousse en 2010 : « **Unefois qu’on aura black-listé lesderniers surbookés du vol 730 de la AA, on finira par faire le buzz etvoyager en low-cost comme les clubbeurs amateurs d’elearning… »Alors, cette phrase est-elle *grammaticale et *compréhensible ?
Une chaîne de télévision française, BMFTV, semblait faire un timide clind’œil à des considérations linguistiques lorsqu’elle titrait le 22 avril 2012 Les85.000 bureaux de vote de métropole ont reçu hier leur « kit électoral». Et comme pour en inscrire un symétrique écho, le journal français Libération du 8 décembre 2013, sous la plume de Thomas Hofnung,titrait à son tour « Onressort systématiquement le kit électoral». RFI (Radio Franceinternationale), qui nous a habitués à d’autres registres de langue, précisaitpour sa part le 12 avril 2015, sous le titre « Processusélectoral au Tchad : l’opposition veut une biométrie complète, qu’« Au Tchad, l’organisation des prochaines élections est aucentre d’une polémique. Le pouvoir a annoncé qu’il était impossible d’organiserun recensement biométrique complet, c’est-à-dire la délivrance des cartesd’électeurs et un kit de contrôlequi devrait réduire les votes multiples. « Et d’ajouterque des kits d’identification desélecteurs à chaque bureau de vote devraient encore alourdir la facture,avant de conclure que [le] Tchad n’en a pas les moyens. »
Sachant que nous sommes déjà en précampagneélectorale au Canada (ces joutes auront lieu à l’automne prochain), je suis frappé par l’irruption des « kits électoraux » et des « kitsde formation » dans l’actuelle campagne électorale en Haïti alorsqu’on n’en trouve guère au Canada. Bigre ! Les journalistes canadiensseraient-ils privés des… « kits decompétence linguistique » des journalistes français ? Car lalecture de la presse francophone au Québec, comme celle des autres régionsfrancophones du Canada, ne révèle guère l’emploi des kits électoraux » et des « kitsde formation » électorale. Il y a donc lieu de faire le pointlà-dessus.
Pour voir plusclair dans la configuration du phénomène, j’ai interrogé la conformité lexicaleainsi que le sens du terme simple « kit », puis j’ai étendu l’investigationau terme « kit » + adj (ou Nom + « kit » pour l’équivalentanglais). Ainsi, j’ai été agréablement surpris de voir que le Larousse, qui diffuse le terme anglais« kit » en français, propose dans la version anglais-français du mêmedictionnaire les termes « trousse »et « matériel » commeéquivalents français. Le site traductionnel Lingueepropose « trousse »,« pochette », « malette » comme équivalents de« kit ». Pour sa part, le OxfordDictionaries, à l’entrée « kit » défini comme set of tools or implements »,donne l’équivalent français « trousse ».Alors même que le terme « trousse »semble bien répandu comme équivalent de « kit », le CNRTL de France propose une définitionpartielle du terme « kit » qu’il conserve curieusement enfrançais : « Ensemble de pièces détachées et de fournitures diverses,vendu avec un mode d’emploi permettant de monter soi-même, et de manièreéconomique, un objet quelconque. Kitde cuisine; vendre en kit». À l’entrée « kit », ledictionnaire Le Robert consigne lesremarques lexicographiques « mot anglais », « anglicisme »,et donne l’équivalent français « boîteà outils ». Contrairement au Larousse,Le Robert précise que les termes « prêt-à-monter » et « lot» sont en France la « recommandation officielle » destinée à remplacer« kit ». Selon Le Robert,la « boîte à outils » estun « Coffret réunissant tout ce qui est nécessaire pour réaliser uneactivité (…) ».
Quant à lui, le GDT(Grand dictionnaire terminologique, Office québécois de la langue française)consigne le terme « trousse » commeéquivalent du terme anglais « kit ».Le terme « trousse » est défini comme une « Boîte ouétui à compartiments, servant à ranger ou à regrouper divers instruments ouobjets usuels correspondant à un usage spécialisé ». Dans le domaine du commerce, le GDT propose l’équivalent « prêt-à-monter »pour rendre le terme « kit » ; le « prêt-à-monter »est défini comme un « Ensemble de pièces ou d’éléments détachésvendu avec un plan de montage de l’objet que l’acheteur peut assembler lui-même ».De son côté, TERMIUM PLUS, la banquede terminologie du gouvernement fédéral canadien, propose des dossiers plus fouilléssur le terme « kit ». L’équivalent qu’il affiche est « trousse », défini comme un « Sac compartimenté où se trouvent desinstruments ou des outils dont on se sert souvent. » Élargissant le spectre, TERMIUM PLUS présente un dossier« kit » associé en anglais à « media kit », « presskit », « press pack » dont les équivalents français sont « trousse d’information », « trousse des médias », « pochettede presse », « dossier depresse », « cahier depresse ». On note au départ des dossiers traités qu’aucun deséquivalents français proposés par TERMIUMPLUS ne reprend l’uniterme « kit » au titre d’un équivalentcorrect. Ensuite, les équivalents donnés par cette banque de terminologiereprennent le trait sémantique de « trousse » et de« pochette », indiquant par là que le français dispose desuffisamment de ressources lexicales internes pour que le locuteur conserve laliberté de ne pas utiliser d’inutiles doublons comme c’est le cas dansl’exemple tiré du journal Le Nouvellisteet à l’instar de certains titres de la presse française. Le dossier « media kit » comprend une éclairante note que jereproduits en entier : « Latrousse peut comprendre des communiqués de presse, des documentsd’information, des feuillets de documentation, des textes d’allocution, desphotos, des diagrammes techniques, des notices biographiques de porte-parole oud’experts techniques. Troussed’information : terme et définition normalisés par le Bureau de latraduction et le Bureau de la protection des infrastructures essentielles et dela protection civile (BPIEPC). » Par ailleurs TERMIUM PLUS suggère un autre dossier« kit » associé en anglais à « information kit », dont les principauxéquivalents français sont « troussede renseignements », « troussed’information », « troussedocumentaire », « pochettede renseignements », « pochetted’information ».
On le voit une nouvelle fois, ces équivalents françaisne reprennent pas le terme « kit » en entrée, mais ils consignent letrait sémantique de « trousse » et de « pochette »,indiquant par là que le français dispose de suffisamment de ressourceslexicales internes pour que le locuteur conserve la liberté de ne pas utiliserd’inutiles doublons dans le vocabulaire des médias, des élections commeailleurs dans la vie de tous les jours. Un doublon est un terme (ou uneinformation) repris de manière redondante, c’est-à-dire qui est présent en double,sinon davantage, de manière inutile dans une phrase donnée. Un doublon s’entenddonc au sens de l’emploi d’un terme d’une autre langue qui fait inutilementconcurrence à un autre terme qui existe déjà dans la langue usuelle. Ex. :« kit » en lieu et place de « trousse » ou de « pochette ».
Tableau des équivalences : les données lexicologiques etterminologiques consultées dans l’élaboration de cette étude permettent dedresser le tableau d’équivalences suivant, qui met en lumière les termessimples et complexes sous l’angle de leur conformité au système de la langue etde l’exactitude des équivalents. Du terme simple au terme complexe, ceséquivalents sont les suivants :
Terme simple «kit»
Équivalents français
(termes simples)
Équivalents français
(termes complexes)
kittrousseboîte à outils pochetteprêt-à-monter malette matériel
Quelques exemples d’emploi fautif
Formes correctes
Formes correctes
kit électoraltrousse électorale; matériel électoralboîte à outils électoralekit de formation (électorale)trousse de formation (électorale)boîte à outils de formationkit de contrôletrousse de contrôle (électoral)matériel de contrôle (électoral)kit d’identification des électeurstrousse d’identification des électeursmatériel d’identification des électeurs
Ce tableaud’équivalences montre bien que les journalistes comme les langagiers en généraldisposent des ressources linguistiques nécessaires à la clarté de lacommunication : il n’est guère linguistiquement justifié d’infliger à untexte des doublons (ou des calques) alors même qu’il existe des équivalentsfrançais qui nomment leur objet sans ambiguïté. Exemples : en lieu etplace de « kit électoral », nous avons entout temps accès à « trousse électorale », « matériel électoral »,« matériel de contrôle (électoral) », « trousse d’identificationdes électeurs ». Autre exemple : « commanditaire » au lieude « sponsor ». Dans les domaines génériques de la publicité et de l’appellation depersonnes, le terme anglais « sponsor » a pour équivalentfrançais « commanditaire ». Le « commanditaire »(n. m. ou f.) –terme normalisé par la Commission de terminologiede l’Office québécois de la langue française en février 1991–, désigne une «Personne physique ou morale qui apporte un soutien matériel à unemanifestation, à une personne, à un produit ou à une organisation en vue d’enretirer des avantages publicitaires directs » (Grand dictionnaireterminologique). Le terme « commanditaire » a pour synonymes «parraineuse » (n. f.)et « parraineur » (n. m.),et celui-ci, qui a fait l’objet d’une recommandation officielle en France, estsurtout employé en Europe.
En une brèveconclusion, je poserai que tout ce qui précède nous remet en mémoire lesimpératifs d’une politique de l’emprunt [6],au plan institutionnel,qui devra être incluse dans une politiquegénérale de l’aménagement linguistique enHaïti. Mais il ne faut pas perdre de vue que la plupart du temps les empruntssont d’ordre individuel, ils obéissent à la dynamique des échanges entre lesindividus. Par parenthèse, il y a lieu ici de définir l’emprunt le pluscourant, l’emprunt lexical :
«L’appellation emprunt lexical correspondà un emprunt intégral (forme et sens) ou partiel (forme ou sens seulement)d’une unité lexicale étrangère. L’emprunt lexical porte essentiellement surle mot, dans sa relation sens-forme. Cette caractéristique le différencie desautres catégories, particulièrement de l’emprunt syntaxique et de l’empruntphonétique. C’est dans le lexique d’une langue que les emprunts sont les plusnombreux. On distingue quatre principaux types d’emprunts lexicaux :
1. L’empruntintégral, qui est un emprunt de la forme et du sens, sans adaptationou avec une adaptation graphique ou phonologique minimale. Exemples : staff, shoppingbag, lobby, artéfact, démotion, jamboree.
2. L’emprunthybride, qui est un emprunt de sens, mais dont la forme est partiellementempruntée. Exemples : dopage, focusser, coach de vie.
3. Lefaux emprunt, qui a l’apparence d’un emprunt intégral et qui estconstitué d’éléments formels empruntés, mais sans qu’aucune unité lexicale(forme et sens) ne soit attestée dans la langue prêteuse. Ainsi, enfrançais, il peut exister un terme composé de formants anglais, mais sans quecette forme, d’apparence anglaise, ne corresponde véritablement à un termeanglais.
Exemples: tennisman est une forme créée en français, mais imitée de l’anglais. Enanglais, on utilise plutôt tennis player pour nommer le joueur de tennis.Relooker, utilisé au sens de « donner une nouvelle apparence », est un termecréé en français à partir de look. Brushing est également une créationfrançaise lorsqu’il est utilisé dans le sens de « séchage à la brosse ».L’équivalent anglais est blow-drying.
Parfois,le faux emprunt résulte d’un emprunt limité à la forme. Il donne lieu à dessens différents selon la langue. Exemples : En anglais, slip n’a pas le sensde « petite culotte que l’on porte comme sous-vêtement ». Dans cette langue,briefs désigne le sous-vêtement masculin et panties, le sous-vêtementféminin. Pin’s (avec une apostrophe faussement anglaise) est parfois employéau sens d’« épinglette », alors qu’il fait référence à une « épingle » enanglais. (Christiane Loubier, « Del’usage de l’emprunt linguistique
L’intérêtd’une politique institutionnelle de l’emprunt réside entre autres en ce qu’ellepeut influencer le mode d’acquisition des emprunts individuels dans une sociétécomprenant deux langues officielles, le français et le créole, alors même que lecréole est en situation de minorisation institutionnelle. Il serait d’ailleurs instructifde mener une recherche sociolinguistique, avec l’aide des médias et des agencesde publicité, sur le mode d’acquisition et le fonctionnement morphosyntaxique desemprunts en créole dans le champ de la publicité orale connu pour sesinnovations lexicales. La confection d’une nomenclature des emprunts en languecréole dans le domaine de la publicité serait sans doute d’une grande utilitésur plusieurs plans.
Le « kit »utilisé en français n’a aucun rapport avec le mot créole « kit ». Leterme « kit » existe bel et bien en créole haïtien, c’estune interjection employée dans sa forme brève ou longue [kit] ~[kiiiiiiit] ; exemple : « Kiiiiiiit ! gade kouman dayiva aap naje tout boulin ». Le terme « kit » peut également,selon le contexte, introduire l’égalité ou la comparaison ; exemple :« Kit ou se gason kit ou se fi ou merite yo respekte w andedan Polis nasyonalla ». Dans un autre contexte, il désigne l’égalité ou la quittance ;exemple : « Domino a kanpe. Nou kit ! M remèt ou vyèj la, noukit ». Le mot « kit », en créole, commande donc un autre typed’analyse.
Enfin j’assumequ’on ne saurait trop mettre l’accent sur le rôle des journalistes haïtiens (récepteurset diffuseurs de vocabulaires) dans l’utilisation d’une terminologie juste,correcte, linguistiquement motivée tant en créole qu’en français, sous l’angleincontournable de l’efficacité de la communication. En l’absence d’unepolitique nationale d’aménagement des deux langues officielles d’Haïti, lesjournalistes des médias écrits ont en effet une responsabilité particulièredans la contribution à l’accompagnement des chantiers langagiers : àl’avant-poste de ces chantiers, le vocabulaire de la presse écrite peut jouer unrôle dynamique car ce vocabulaire est transversal en amont comme en aval.J’entends par là que ce vocabulaire s’est grandement constitué d’emprunts auxvocabulaires d’autres domaines (radio, télévision, sciences humaines, droit,etc.), et que la pratique du journalisme à l’écrit, comme celle du droit parexemple, se meut de manière générale à travers l’usage des notions migrant desvocabulaires de spécialité vers la langue générale.
NOTES
Achat desmatériels électoraux : le CEP mis à l’écart Nouvelliste24 juin 2015http://lenouvelliste.com/lenouvelliste/article/146488/Achat-des-materiels-electoraux-le-CEP-mis-a-lecart
Lepetit Larousse 2010 fait la part belle aux anglicismes… Arrêt sur les mots :https://arretsurlesmots.wordpress.com/2009/06/12/le-petit-larousse-2010-fait-la-part-belle-aux-anglicismes/
[3] Les 85.000 bureaux de vote de métropole ont reçu hier leur « kitélectoralBFMTV, 22 avril 2012 :http://www.bfmtv.com/mediaplayer/video/les-85-000-bureaux-de-vote-de-metropole-ont-recu-hier-leur-kit-electoral-28091.html
[4] On ressortsystématiquement le kit électoralLibération,8 décembre 2013 :http://www.liberation.fr/monde/2013/12/08/on-ressort-systematiquement-le-kit-electoral_965096
Processus électoral au Tchad : l’opposition veut une biométrie complète: RFI, 12 avril 2015 : http://www.rfi.fr/afrique/20150412-processus-electoral-tchad-opposition-kit-controle-biometrie-idriss-deby/
Sur lapolitique de l’emprunt linguistique, voir LOUBIERChristiane (2011). « Del’usage de l’emprunt linguistique» ; cetteétude est accessible en ligne : http://www.oqlf.gouv.qc.ca/ressources/bibliotheque/terminologie/20110601_usage_emprunt.pdf
Voir aussi : LOUBIER Christiane (2003). Lesemprunts : traitement en situation d’aménagement linguistique.Québec, Les Publications du Québec.
BERROUËT-ORIOL, R., D., Cothière,R., Fournier, H., Saint-Fort (2011). L’aménagement linguistique en Haïti :enjeux, défis et propositions. Éditions du Cidihca et Éditions de l’Universitéd’État d’Haïti.