NÉGROPHILIE, SCHIZOPHRÉNIE
OU LES AVATARS DE L’ERRANCE URBAINE
ParRobert Berrouët-Oriol
Compte-rendu de lecture
Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguerDany Laferrière. VLB éditeur, Montréal, 1985
Manhattan BluesJean-Claude Charles. Bernard Barrault éditeur, Paris, 1985
Publicationexclusive dans le magazine transculturel ViceVersa,Montréal, décembre 1985
PontJacques-Cartier,23 décembre 1985,21 h 30, retour de Québec. Sur cettepasserelle reliant l’Ailleurs à l’île, Montréal,j’achève la lecture des « Lettresde Fran et de Jenny », clôture béante de Manhattan Blues
Rituelfactice, en petit mythe quotidien; sur cette passerelle clocharde, il y aquelques jours, j’ai rencontré un autre auteur : Dany Laferrière. Dans un trainblafard, un poète québécois regagne l’île : Claude Beausoleil, entre Extaseet déchirure, «…repenseà Gaston Miron, à son désir et à son travail d’afficher fiévreusement notremémoire, notre existence collective et culturelle »1. Parole prégnante, nécessaire, qui me renvoie àJean-Claude Charles et à Dany Laferrière. Car j’aimerais guetter, avec lepoète, d’autres résonances venues d’ailleurs, d’ici, en terre métissée.
Deuxouvrages, coup sur coup, écrits par deux insulaires au passeport génétique nonéquivoque : nègres. Deux livres lus par un autre insulaire, porteur du mêmepasseport, dans une île lactescente d’Amérique du Nord. Fictives parentés. Unlieu de passage: le pont. L’insularité :Montréal, Manhattan, je, comme pourdire le retour du refoulé. Un lieu mythique et combien proche: la ville,mégalopole, j’entends. Une même matrice : la langue, mémoire femelle queféconde la ville. L’île-nuit, lieu de mutité, fragmentaire. La nuit de l’île…
L’ailleurs,l’ici. S’interpose la nuit, entre textes et sexe, fétiches et lampadaires,blessures et miroirs. Mémoires du Québec, mémoire insulaire, quelque partjumelles, où copulent silence et saignée. Triangulaire mémoire duNouveau-Monde. Par-delà la clôture miel-absinthe de la diaspora haïtienne, deuxjeunes auteurs, deux pratiques textuelles — sexuelles — semblent arpenter les mêmes lieux, en tragiquedissemblance. Mémoires insulaires ? Mémoire de la nuit; mémoire urbaine; nuit de la mémoire. Fictivesparentés.
Jean-ClaudeCharles et Dany Laferrière inscrivent une triple rupture dans l’institution littéraire française, québécoise et haïtienne. Il faut leur en savoir gré. Chez le premier: rupture, dans le tissu textuel, avec la loi de la demande de consommation deproduits littéraires fortement exotiques, hyper-baroques. Sainte dérive des cochons2 annonçait déjà, fébrilement,cette rupture. Chezle second : rupture, dans le procès de l’édition au Québec, d’une obscurequarantaine vécue par plusieurs créateurs littéraires venus d’ Ailleurs 3. Chez les deux : ruptureavec les modèles dominants de la littérature haïtienne, qui ont longtemps privilégiél’écriture indigéniste ou « engagée ». Ces ruptures donnent à voir, en leurssemblances et différences, l’inscriptionnon conventionnelle de deux jeunes auteurs dans l’insularité je/ville;je/nègre dans la nuit; je/marginal en devenir transculturel; je-nègre/femelle blanche;je/sujet écrivant.
Àrebours du « dur désir de dire »4l’île originelle, mythique et mythifiée, les deux ouvrages signent l’explorationd’un rapport autre à l’insularitégéopolitique, biographique et, surtout, urbaine.
Dansla traversée de la nuit-ville, Manhattan Blues ainsi que Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguerfont le deuil du roman indigéniste,socio-charismatique et salvateur à la sauce nationaliste. Deuil et rupture, quisemblent annoncer une nouvelle manière chez les jeunes écrivainsd’origine haïtienne à l’écoute des voix cosmopolites, au seuil de nouvelles fictionsà engranger, « dans la paix de la langue »5,dans la nuit de la langue. Rupture non pas avec l’île-mémoire, Haïti, mais avecun rapport quasi schizophrénique à cette île première, sanctifiéead nauseam dans sa toute héroïque détresse. Rupture pour évoquer et convoquerl’incertain, le provisoire, le furtif et le futile, l’immédiat, l’ici, lerefoulé postcolonial hyper sexué, l’île-jedevenue diaspora et soliloque à travers les rumeurs fragiles de la ville,dans la nuit-je, dans la ville-je. Rupture, enfin, avec un certainimaginaire, avec un certain mode de représentation du « pays profond », quinous ont donné de merveilleux romans, contes, et une poésie d’une rare élégance: Mère solitude6; Romancero aux étoiles7;Mon pays que voici; La bélière caraïbe; Orchidée nègre8, etc.
Entre les deux jeunes auteurs, il y a épissures etruptures : deux modes de traversée de la nuit, de l’insularité-je; deuxparcours distincts de l’écriture et de la ville mythique mais réelle etnord-américaine, grosse de nos icônes.
Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer sedonne à lire comme une pseudo-biographie, l’envers consommé d’un roman, traquele refoulé sexuel de l’Occident chrétien et le machisme désiré/désirant despetits nègres. Thème, inventaire actuels s’il en faut, capables de piéger et deflouer nos silences et le dire erratique de la critique institutionnelle québécoise.Maculée copulation, lieu des archétypes et des regards déviants, des détresses urbainesverte-bleue, rouge-jaune, nègre-blanche, blanche-nègre, sperme-coutelas, terriblementsubversif parce que tissu de mimes schizophréniques et négrophiles, semence demimes-clichés sur un vécu comateux, le livre de Dany Laferrière est malgré lui unprécieux cliché de la modernité …en terre-Québec. Il ose –et cette « osance » fige le discours littéraire institutionnel,dit l’étendue de sa peur de la castration dès qu’il s’agit de dévêtir l’un deslieux des rapports nègres-blanches– ilose nommer et convoquer un vécu, ses silences et saignées, sa dérive, unpérimètre de détresse et de solitude, à la fois tabou et marché aux puces,dilution marginale des interdits et vente aux enchères. Cette « osance » de fin de siècle nousinterpelle, acteurs et spectateurs d’une sourde interrogation à l’oeuvre danset, surtout, par-delà la mécanique du naufrage sexuel. Naufrage d’un certainnombre de migrants; celui d’un certain nombre de Québécois « pure laine » enpleine « défonce ».
Ilserait excessif d’affirmer que la chronique urbaine de Dany Laferrière estd’une haute facture scripturale. Ponctuéede lourdeurs syntaxiques et orthographiques (cf. p. 14, 18, 19, 21, 32, 48, 75, 123,124, 140), de réseaux isotopes qui défient toute rigueur (cf. p. 47, 25 et 102, 24 et 25), et fréquentant àl’occasion tel raffinement de la langue française, elle subvertit etconforte, paradoxalement, les conventions de l’institution littéraire. Ellerépond ponctuellement à une demande de consommation d’un bien symbolique –(dugenre Harlequin haut-de gamme, clichés sur une certaine marginalitémontréalaise, baise vite papa-Sartre-nous-regarde ! )– à titre de baromètre, derévélateur de ce que l’institution littéraire québécoise, aujourd’hui, accepted’accueillir… parmi les voix d’ici, venues d’ Ailleurs . Effet et signature decette demande, le livre de Dany Laferrière évacue à point nommé le métissageculturel, qui est regard nécessairement autre sur nos rapports à l’urbanité. Chronique négrophile plutôt que roman, Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer, curieusement,n’est guère attachant mais séduit en tant qu’effet scriptural, superficiel,d’un rapport déviant à la ville, à la nuit. L’artifice, lourd, agace –nombreusescitations-refrain du Coran, énumération solo de quelques pontes éculés du jazz,clins-d’oeil appuyés aux « benefactors » des médias québécois–, qui s’adresseau regard de l’« Autre ». Drame etactualisation du (dé)doublement, de l’altérité et de son rejet, du désir dereconnaissance, de nominalisation, par l’« Autre» : ami lecteur, regarde-moi, je suis, moi, ta copie, autre mais singulièrementsemblable; comme toi, je suis occidental, jazzé à perpète, je lis Bukowsky etKerouac, dans la paix armée du sperme. Exit.
Exitsur cette cuvée moyenne. L’humour du narrateur laisse songeur, n’aère pas letissu textuel. En cela, il convient bien au propos central de l’ouvrage: l’enfermement, la nuit de l’enfermement, l’enfermement de la nuit. Enfermementdes rapports, notamment sexuels, dans l’histoire tragique du délireépidermique. Enfermement/avortement de la fiction, flouée par le regard je schizophrénique, dans le regard de l’ « Autre », regard du dédoublement et dédoublement du regard.
Piégé,le je-narrateur. Piégées, les femmesqui passent de leur marginalité des années 1970 au lit de Bouba, l’autre visagedu narrateur. Piégée, l’institution littéraire, qui ne connaît pas encorel’extrême complexité des noirs fantasmes, négropolitains,têtus, hérités de la colonisation des Antilles… Piégé, chez l’auteur, cedésir de fiction qui reprend –ô scandale, en structure profonde, tmèse etsuspecte hallucination– le train historique du noirisme duvaliériste, idéologiehyper-schizophrénique de l’enfermement des rapports hommes/femmes, blanc/noir/mulâtre,sexe/histoire, au périmètre de l’inhibition, de la malédiction, du vouloirpervers de « revanche » du nègre sur l’histoire coloniale et post-coloniale. L’enfermement dans la nuit de la nuit; leregard superficiel du narrateur sur une toute superficielle marginalité, surl’enfermement lui-même, dans une sordide chambre du Quartier latin; regard sur la mouvance cloche-pied des « chasseurs »et des « chassées », mâles et femelles, nègres/blanches–jamais blanc/négresse– tel est le lieu d’inscription du livre de Dany Laferrière. Inscription-baromètre,actuelle : le lecteur appréhende le rictus du miroir, l’irruption du narrateurdans l’enclos ébène-épice des tabous, des non-dits, du dire déviant, dans la saignéeclaudicante de la nuit. Rien d’autre que notre nuit… lorsqu’elle est captivedu délire épidermique.
Àl’instar de la chronique de Dany Laferrière, Manhattan Bluesest aussile lieu de l’errance urbaine,noctiluque, et de l’enfermement. Noussommes comme ces animaux enfermés dans les limites d’un appartement et quipassent leur temps à réclamer qu’on leur ouvre » (p. 186), dit Ferdinand,le narrateur. Manhattan Bluesest un roman séduisant, d’une écriturevive et élégante, en registres syncopés malgré ses nombreux tics littéraires parisiens…Jean-Claude Charles ne se prive pas de surcoder le tissu textuel, voulant ainsi« positionner » le frayage et tenter derompre l’enfermement, l’insularité-je,celle de la nuit, pour explorer un autre parcours, le métissage culturel. Encela, son roman se démarque nettement du livre de Dany Laferrière, il interpelleun autre type de rapport à la nuit, à la ville « en veilleperpétuelle »(p. 77), « sur le volcan des languesdans l’envie de désapprendre la langue» (p. 57). Ici, dans la ville-nuit, l’errance urbaine est comma del’acte d’écrire, castration à dissoudre dans la fugitive vérité desrapports Fran-Ferdinand –Jenny étant métaphore et accomplissement du désird’écrire. Ici, l’errance n’est point cliché et figure tragique des monologuesépidermiques, mais bien investissement de l’espace urbain, cosmopolite, « tentative de rétablir la continuité »9…entre un producteur de signes –Ferdinand–, la mémoire-je et la ville-métisse,enceinte de systèmes de signes, lieu de convergence de multiples passeportsculturels. Dans la ville-nuit de Jean-Claude Charles, l’errance urbaine n’est pluscelle de la faute originelle, des « signesorphelins 10, mais biencelle de la ville éclatée, cosmopolite et plurielle, hors ghetto, pur et impur« chant de la perte » (p. 63).
Dansle corps du texte, appréhender le parcours du métissage culturel. Ainsis’offre, au plaisir de lire, Manhattan Blues, qui signe une ruptureconsciente avec le noirisme : « Mais j’aiune sainte horreur des négrophilesJ’aila malchance d’avoir grandi dans une idéologie de glorification de la racenoire…» (p. 188). Rupture et frayage, certes, mais surtout mise en abymedes constantes déviances de l’histoire, du désir d’écrire qui décode et dévêt,non pas la maculée copulation blanche/nègre, mais, chose fondamentale, cequ’elle oblitère et révèle du contrat social. Du contrat symbolique. Ruptures etfrayages, mais surtout signes-pulsion du manque, de la perte, de la quête. Enclair, l’envers de l’attente.
Jean-ClaudeCharles, écrivain nègre comme Dany Laferrière, parcourt la ville, la nuit de laville. Ferdinand, métaphore de l’auteur, est véritablement urbain, cosmopolite, capable de remettre en question son cosmopolitisme crayeux. Surlexicalisation de la ville-objet, deses battements et transes architecturaux. Nulle autre marginalité que l’exildans la langue, dans « l’informerumeur de l’île » (p.78). Nulle recherche de l’identité virginale. Plutôtune nouvelle manière, une mémoire-je «pistant » la fécondité des itinéraires cosmopolites, balbutiant l’interdit, levécu de l’interdit, « l’éloge desmélanges » (p. 185). Syncopes et surcodage phrastique –qui n’est pas sansrappeler Femmes10–, abordautrement articulé des rapports homme/femme, blanche/nègre, sujet/ville, sujet/écritureque révèle et médiatise Éros : telle est, dans le corps du texte, la manièreJean-Claude Charles. Manhattan Blues fait son deuil du cliché négrophilesimpliste, réducteur, interpelle sans la nier l’histoire tragique du contrat socialblanc/nègre et convoque, à travers le prisme du refoulé, notre réel et notredésir de fiction: « Elle sprinte dans l’angoisse avec un sens très sûr denos ressemblances », car « Noussommes unis dans une pure dépense demouvements, de paroles. Ledésir de cette dépense-là. » (p. 59 : c’est moi qui souligne, engras).
Aucoeur de l’enfermement, d’un ouvrage à l’autre, un singulier voile. Laferrière-le-photographe des détressesnègres/blanches, auquel il faut reconnaître sans hésiter une certaine luciditéà passer au scalpel plusieurs de nos fantasmes, oublie pourtant leregard inquisiteur de l’«Autre», le mâle blanc, sur l’enfermement.Contrairement à Cirilo Villaverde –auteur,en 1830, de Cecilia Valdes ou la colline de l’Ange, grand classique cubaintraduit en français en 1984 aux éditions La Découverte, à Paris–, sa chroniquene prend pas en compte ce que ce regard historiqueimprime, sur le mode de l’exclusion, aux rapports sexuels piégés par la myopie «épidermiste ». Le narrateur lui préfèrela pastille stéréotypée du syndicaliste (p. 50-51 ), pastille d’un discoursrevanchard, à l’image du noirisme.
Jean-Claude Charles, lui, évoque le regard inquisiteurde l’« Autre », mais à travers lefiltre ouaté du monologue intérieur focussant le délire négrophobe du père de Fran (p. 155-156). Il l’évoque, en particulier,dans des circonstances troubles lorsquece regard est symbole du pouvoir, de la Loi (pisse-dru au MOMA, fuites de Ferdinand: cette gestuelle obscure surprend et laisse perplexe…) Oubli donc de la figure hétérogène du mâleblanc (le pote, le voisin, le frère, lecollègue, ou l’ennemi déclaré) qui, avec le noirisme réducteur, est l’un des termesde l’enfermement. Fuite devant la figure hétérogène du mâle blanc, figure despouvoirs qui, à travers l’histoire, se dit dépositaire du droit d’aînesse sur lesfemelles de la tribu frappées d’interdiction de forniquer en dehors de latribu. D’un livre à l’autre, il y a, à l’évidence, un singulier voile àinterroger à travers le miroir pourpre de la colonisation des Antilles. (Maisle lecteur sait qu’une chronique ou un roman n’est pas d’abord et nécessairementun traité d’anthropologie.) On lira donc avecintérêt–sympathie, rage, dédain, enthousiasme, qu’importe–,les récents livres de Dany Laferrière et de Jean-Claude Charles. Car,impitoyables, nos miroirs nous guettent…
Deux livres. Deux modes de traversée de l’espaceurbain, nord-américain. Deux façons de « positionner» le rapport je/sujet-écrivant à laville, à l’urbanité, au métissage culturel. Deux façons, surtout, de situer lepasseport génétique nègre dans le tissu des villes cosmopolites.
S’agit-il de l’annonce d’une nouvelle fiction, d’une fiction du métissageculturel? Rien n’est moins sûr.
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NOTES
1. Claude Beausoleil. États de la littérature québécoise : extase etdéchirure, dans Vice Versa, no 6, décembre 1985, p. 23.
2. Jean-Claude Charles. Sainte dérive des cochons. NouvelleOptique,Montréal, 1977.
3. Induite par une certaine vision du nationalisme et du formalisme, cette quarantaine — en tant que pratiqueinstitutionnelle de réception/marginalisation des produits littéraires de l’« Autre » — n’a pas encore fait l’objetd’une interrogation systématique dans la toute jeune histoire littéraire duQuébec. Ainsi, cette interrogation est absente du remarquable livre de RobertGiroux et de Jean-Marc Lemelin, Le spectacle dela littérature, publiéaux éditions Triptyque en 1984. Mais, signe des temps et du nécessaire dialoguetransculturel, cette quarantaine a déjà son envers fructueux : l’émergence des éditions Guernica, des revuesVice Versa et Dérives.
4. Joël Des Rosiers. L’errance en soi (poèmes). Manuscrit, Montréal,1985.
5. Idem, ibidem.
6. Émile Ollivier. Mère solitudeoman. Albin Michel, Paris, 1984.
7. Jacques Stéphen-Alexis. Romanceroaux étoiles (contes). Gallimard, Paris, 1960.
8. Anthony Phelps. Mon pays que voici(poèmes) suivi de Les dits du fou-aux-cailloux.Éditions Jean-Pierre Oswald, Paris, 1968. La bèlièrecaraïbe(poèmes). Nouvelle Optique, Montréal, 1980 (Prix de poésie Casa delas Americas 1980). Orchidée nègre (poèmes) manuscrit. San Miguel deAllende, 1985 (Prix de poésie Casa de las Americas. 1985).
9. Joël Des Rosiers. Nomades. ibidem.
10. Didier Anzieu. Le corps de l’oeuvre. Gallimard, Paris, 1981, p.55.
11. Philippe Sollers. Femmes. Gallimard, Paris, 1983.